L’utilisation du Banking-as-a-Service (BaaS) par les fintechs pour révolutionner le secteur bancaire

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Selon France FinTech, les fintechs françaises ont levé plus de 2,72 milliards d’euros en 2021, soit une hausse de 174% par rapport à 2020. L’environnement concurrentiel est de plus en plus rude pour ces entreprises à la pointe de l’innovation. 

Pour se différencier, elles n’ont d’autres choix que de mettre les besoins du consommateur au cœur de leurs stratégies. L’un de leurs principaux leviers est de proposer des services bancaires innovants à leurs clients, en quête d’une expérience utilisateur toujours plus optimale. 

Pour cela, les fintechs passent par des prestataires de services bancaires à des tiers non bancaires : les plateformes de Banking-as-a-Service (BaaS). Cette solution constitue de nombreux avantages pour l’ensemble des parties prenantes. D’une part, les consommateurs bénéficient d’une offre de service globale avec des fonctionnalités bancaires, et d’autre part, les fintechs sont en mesure de proposer des services financiers sans supporter l’infrastructure d’une institution financière. 

En quelques années, le dynamisme du secteur des fintechs a été accéléré par le Banking-as-a-Service qui a démocratisé l’accès au service bancaire. 

Dans cet article, nous vous expliquons comment les fintechs ont tiré parti de cette solution novatrice. 

La définition du Banking-as-a-Service

Le Banking-as-a-Service désigne la fourniture de produits et services bancaires pour le compte de tiers. Il permet aux entreprises classiques de proposer des fonctionnalités bancaires au sein de leur offre en s’appuyant sur l’infrastructure d’une institution financière. Les plateformes de Banking-as-a-Service utilisent des interfaces de programmation d’application (API) pour communiquer avec les serveurs des entreprises non bancaires, dont les clients pourront accéder instantanément aux services financiers. 

In fine, l’établissement non bancaire n’a pas besoin de répondre aux exigences du régulateur, car il agit en tant qu’intermédiaire entre la plateforme de Banking-as-a-Service et le client final. Cette dernière, quant à elle, loue la licence bancaire d’une institution financière traditionnelle et s’appuie sur son infrastructure afin de répondre aux exigences réglementaires.

Les fonctionnalités bancaires ont été compartimentées afin de proposer une offre « à la carte » à des entreprises non financières. Le modèle des prestataires de services financiers pour le compte de tiers repose sur un paiement en fonction des services utilisés par le consommateur final. Il existe donc autant d’offres de Banking-as-a-Service que de services bancaires. L’arrivée de cette solution a permis une accélération de la digitalisation des services financiers ainsi que l’émergence de nouveaux modèles d’affaires.

Le Banking-as-a-Service a induit la transparence des opérations bancaires et a notablement facilité leur accès en proposant une nouvelle façon d’offrir des prestations bancaires, pour un moindre coût et moins de temps qu’avec le circuit classique. Aujourd’hui, le marché des services bancaires pour compte de tiers est en forte évolution. Auparavant tournées vers le distributeur, les plateformes de Banking-as-a-Service intègrent désormais des fonctionnalités plus axées vers le client final.

L’écosystème du Banking-as-a-Service et les prestations proposées

L’écosystème du Banking-as-a-Service est composé de trois parties : 

  • Le titulaire de licence, qui loue des licences aux fournisseurs de Banking-as-a-Service.
  • Le prestataire de Banking-as-a-Service.
  • L’entreprise non bancaire ou la fintech, qui intègre des services financiers au sein de son offre.

Le maintien de cet écosystème permet à chacune des parties prenantes de se concentrer sur une activité, à savoir la conformité réglementaire pour le titulaire de licence, la technologie pour le prestataire de Banking-as-a-Service et son cœur de métier pour l’entreprise non bancaire ou la fintech.

Par ailleurs, il existe différents services proposés par les plateformes de Banking-as-a-Service :

  • Les services liés au paiement permettent à des marketplaces d’ouvrir un compte de paiement et de recevoir de l’argent dessus, etc. Il s’agit d’une utilisation répandue et d’un marché relativement mature dans lequel évoluent de nombreux acteurs proposant du Banking-as-a-Service comme Stripe par exemple.
  • Les services liés au compte bancaire permettent à des entreprises non financières de proposer l’ouverture d’un compte bancaire basique avec un chéquier, un IBAN et une carte bancaire. Ce segment du marché est en pleine émergence. En Europe, il est largement dominé par Treezor. 
  • Les services de KYC (Know Your Customer), qui permettent la vérification de l’identité.
  • Les services liés au crédit, qui sont moins répandus.

Les plateformes de Banking-as-a-Service ont permis le succès de nombreuses fintechs qui ont su pleinement profiter de cette évolution majeure.

Les tendances actuelles dans l’utilisation du Banking-as-a-Service par les fintechs

Selon France FinTech, la France compte plus de 800 fintechs en 2021. C’est également le premier secteur des licornes françaises. Pour se différencier, certaines d’entre elles utilisent le Banking-as-a-Service. 

Par exemple, Treezor, leader européen du Banking-as-a-Service, a largement participé au succès d’autres fintechs. On peut notamment citer Lydia ou Qonto qui bénéficient de services bancaires en marque blanche tels que la génération d’IBAN, la création de cartes de paiements, etc. par l’intermédiaire de Treezor.

On distingue ainsi trois modèles de développement des fintechs qui gravitent autour de l’utilisation du Banking-as-a-Service :

  • Les fintechs front-office, expertes de l’interface client. On y trouve les banques, mais aussi les startups d’applications web et mobile. Leur force réside dans le marketing, ainsi que dans l’acquisition de nouveaux clients.
  • Les fintechs qui produisent des produits bancaires. La complexité de leurs produits nécessite des infrastructures de vente et de gestion importantes. Cette partie est d’ailleurs totalement invisible pour le client final qui ne voit que l’interface.
  • Le Banking-as-a-Service lui-même. Ces entreprises en B2B permettent de faire coïncider des produits et offres bancaires dans un système de gestion unique.

Les perspectives d’avenir du Banking-as-a-Service sont prometteuses. Dans un futur proche, l’enjeu sera de regrouper des services développés par des fintechs en privilégiant la performance afin de constituer une offre large et intégrée. 

Ainsi, les plateformes pourront évoluer au même rythme que leurs clients s’ils sont capables de rendre accessibles les services financiers en toute fluidité et conformité. Selon une étude menée par Finistra, le Banking-as-a-Service représente une opportunité de 7 000 milliards de dollars au niveau mondial en 2022. Ils anticipent également une croissance de 25% par an pour les 3 à 5 ans à venir. 

Conclusion

Le Banking-as-a-Service est une innovation disruptive majeure pour le secteur bancaire. Les fintechs ont mis à profit leurs capacités technologiques et leur approche centrée sur le client pour développer des services bancaires innovants. 

Alors que le secteur des services financiers s’est rapidement adapté aux évolutions des habitudes de consommation, l’utilisation des services numériques ne cesse de s’intensifier. Les opportunités sur le marché du service bancaire amènent les nouveaux entrants à se multiplier. 

Depuis quelques années, des acteurs importants comme les Big tech (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) multiplient les offensives et font de l’ombre aussi bien aux banques traditionnelles qu’aux fintechs. En 2021, l’Autorité française de la Concurrence indique que les Big Tech contrôlent des technologies innovantes pouvant jouer un rôle déterminant dans la chaîne de services à l’avenir

De même, la Banque centrale d’Angleterre signale qu’en 2021, 52 % des services de cloud utilisés par les institutions financières britanniques étaient fournis par deux Big Tech, et plus des deux tiers par quatre Big Tech. Une alliance entre les banques traditionnelles et les fintechs permettrait de nouer des partenariats complémentaires pour faire face aux GAFAM. Les banques pourraient ainsi profiter des capacités novatrices des fintechs, qui elles, pourraient disposer des moyens financiers des banques.

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Maxime Parra

Trader pour compte propre depuis 2010 et finaliste de la première saison des Talents du Trading BFM Business, Maxime Parra est diplômé du Programme Grande École de SKEMA Business School et d’un Master en Analyse financière internationale obtenu à la Faculté de finance, banque et comptabilité de Lille.

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